Livre de bord : 6ème envoi

Il s'est fait attendre mais voilà la suite de ses aventures ....

15 juin :

15h07, Ceillac, gris pluvieux. Cela fait 1 heure que Dominique m'a rejoint. Trempé, mouillé, clopin-clopant, las mais là. Sa tendinite le titille toujours.

J'ai revu mon programme. Ma première idée était d'aller voir le Mont Viso pour le refuge du même nom puis le refuge Willy Jervis retour par le col d'Urine et reprise de la Via Alpina. Cela m'aurait pris 4 jours, pil-poil ce que j'ai de bon. Bus ou taxi m'aurait permis de le faire. J'ai consulté la météo et me suis ravisé : je ne ferai pas le Mont Viso à cause du mauvais temps et du plafond nuageux (bas).

Donc je poursuis la V.A. jusqu'au Vigneaux. J'ai laissé un message à Hervé Degenan (je suis pas certaine de l'orthographe mais pas facile à déchiffrer !), guide de haute montagne en lui disant que je dispose de 4 jours à partir de dimanche. Je verrai sa réponse, éventuelle !.

J'ai trouvé un nouveau livre : "Le théorème du Perroquet" de Denis Guedj. Génial !

16 juin :

15h00, Refuge de Furfande, 2300 m, soleil, nuage et pluie.

Levés à 6h40, nous déjeunons à 7h00 et nous sommes partis à 7h15 sous la pluie. Heureusement il y a peu de vent et mon parapluie va être efficace. Il me permet d'être au sec et en même temps je ne suis pas mouillé de transpiration. Je marche ne t-shirt (longues manches quand même) en mérinos. J'en suis très content : séchage rapide, pue peu ! La pluie ne nous a pas quitté avant 12h30. Grosse journée avec 600+1100 m de montée et 1050 m de descente, le tout avalé en 7h20 (avec pauses) au lieu de 7h40 prévus par V.A.. Nous sommes bons (et modestes !!!). Dominique a toujours sa tendinite qui l'embête (à moins que ce ne soit musculaire).

La journée de repos à Ceillac m'a fait du bien même si le gîte était fort bruyant à cause du monde. Mais il n'était pas cher : 33,50 € la demi-pension.

Nous sommes au refuge de Furfande à 2300 m. Ce sera notre plus haute nuit (pour le moment). Quand les nuages le permettent, la vue est superbe. Une dame seule tient le refuge, un peu adjudant en chef. Nous seront les seuls ce soir, d'autres personnes ayant annulé. Cela nous changera des 60 personnes du gîte "les Balladins" à Ceillac. Les soirées se suivent et ne se ressemblent pas.

17 juin :

17h20, Les Eymards, 990 m, gîte "Le Balcon".

Difficile ce matin de quitter Furfande, la tête ne voulait pas descendre vers la Durance et les jambes se souvenaient des 2 bouteilles de rosé bues à trois. Nous avons donc quitté le Queyras que nous n'avons fait qu'effleurer. En bordure des Ecrins, nous sommes de retour dans les villes, les villages, les gens, la circulation. Changement de décor !!!

18 juin :

18h51, Ruines près de Coueiman, +/- 1700 m.

Bivouac installé quelque part dans la montagne.

Ca pleut là-bas ou là-bas mais pas ici. Tout baigne ! Nous sommes parés pour la nuit, Dominique sous sa tente, moi sous ma bâche. Verdict demain matin.

La traversée de la Vallée de la Durance m'a moins déplu que ce que je craignais.

Un peu de tourisme au gouffre de Gourfoula.

La journée a été facile : pas beaucoup de montée (+/-600 m) et de grande traversées en balcon au-dessus de la Durance encore en crue mais moins que hier.

Demain une descente de 300 m, une montée de 450 m (pfiou) et une descente sur le village "Les Vigneaux". C'est là que Dominique et moi nous nous quitterons, lui rentrant en Suisse d'ici 18 jours, moi profitant de 4 jours d'avance (VTT, parapente ? qui marchera verra ...)

20 juin :

11h15, Vallouise, temps gris.

Le dernier bivouac est bien loin. A part une ondée, il s'est bien passé. Hier matin, le plus embêtant fut l'attente du sèchage des toiles de tente et de la bâche sous un soleil maigrichon.

Au vu de la carte, nous zappons Les Vigneaux pour directement arriver à Vallouise. Arrivée vers 14h00 qui nous a permis de flâner dans ce joli bourg et d'assister à l'arrivée du Trail des Ecrins. Ils sont fous ces coureurs en montagne mais combien admirables !!

En prévision de notre séparation, Dominique et moi nous offrons une fondue au resto du coin. Une gentille et jolie liégeoise nous a servi, surprise d'entendre un "oufti" sorti de ma bouche je ne sais plus pour quelle raison. Le soir à Pelvoux, Fête de la Musique et feu de la Saint-Jean. Je me suis fait prendre en stop tant pour y monter que pour revenir. C'était à Pelvoux Saint-Antoine et des souvenirs poignants me sont revenus de Lulu et notre petit hôtel en septembre 2006 ou 2007 (??).

Ce dimanche, Dominique s'en est allé. Je me repose. Lecture, ballade dans le village, papotes, écritures, petit resto vont combler cette journée. Et visite de la Maison du Parc des Ecrins (yaouh de la culture !).

21 juin :

C'est l'été !!!! Soleil.

Lever à 6h30. Départ à 7h30. Le gîte "Le Baouti" était bien, simple mais bien. But de la journée : Monestier-les-BainsMonetier-les-Bains. Sur la carte deux possibilités : 1) le col de l'Eychouda (2460 m) en direct ou 2) le lac de l'Eychouda (2563 m) et le col des Grangettes (2683 m). La première solution est la plus simple mais elle descend sur Monestier par la pistes de ski (beurk). La deuxième est plus belle mais nettement plus engagée pour la descente versant nord du col.

A 9h46, j'ai le col en vue, bof.

Je me lance vers le lac (quitte à faire demi-tour). En montant, je repère un raccourcis qui me ramènerait vers le col de l'Eychouda moyennant une sacrée redescente. Arrivée au lac à 12h00, j'ai le col des Grangettes en vue, quelques névés à passer, j'y vais mollo-mollomollo-mollo......

.....Pas envie de glisser dans le lac, trop froid ! A 12h41, j'y suis (au col), pas très sympathique surtout les premiers pas de descente entre rocher et névé.

Un dernier regard derrière, j'ai pas envie de faire demi-tour (qui l'eut cru ?).

Un panorama sur le Thabor et hop j'y vais.

Je ne sais pas pourquoi ils ont mis des oeufs partout. Désescalade (foutu gros sac), dérapages (petits) et enfin sur la neige. Là, j'essaye la ramasse, je tente de glisser sur mes pieds. Je me retrouve sur les fesses, "ça marche" aussi bien. Grand toboggan, pantalon et slip mouillés (même pas peur) et à 13h24, je me retrouve hors neige.

Ouf, on m'avait pourtant prévenu que c'était raide ... Les premiers signes d'"humanité" apparaissent.

A 15h00, je me retrouve au gîte "Les Flourous" où j'apprends que Dominique est passé la veille. Douche, office du tourisme et hop Hoegaarden en terrasse à écrire ...Je suis donc à Monestier-les-BainsMonestier-les-Bains.

22 juin :

Encore à Monestier-les-BainsMonestier-les-Bains, soleil.

Lecture, voile (cerf-volant), trempettes dans les bains de Monêtier. Bref repos (encore). Bein oui, à force d'être en avance ... J'ai encore deux jours à tirer avant de monter vendredi à Buffère en prévision de la "Nuit des refuges", ce samedi en vallée de Clarée.