Livre de bord : 5ème envoi

Avec un peu de retard par rapport à la réception du courrier .....

12 juin :

16h00 Campo Base Chiappera, 1640 m, soleil et petits nuages.

Départ de Larche à 8h30. Voilà deux heures que nous sommes au refuge Campo Base. Il est tenu par un breton depuis 1 mois. Cela facilite le dialogue. Il y a aussi un camping tenu par la même personne. Je lui souhaite beaucoup d'avenir dans son projet. Cela m'aurais aussi bien plu ce genre de gestion.

Nous avons avalé la montée du Col du Sautron en 2h35, ce qui pour 100 m de montée n'est pas mal. Par contre la descente a été pénible pour Dominique (le suisse) qui se paye une tendinite au coup de pied droit. Pour ma part, toujours aucun bobo, il faut que je surveille de ne pas attraper de coup de soleil.

La vallée où nous sommes resplendit de printemps que ce soit au niveau des mélèzes, dont le vert des aiguilles est encore tendre, ou que ce soit dans les prairies où abondent les fleurs de toutes les couleurs. C'est vraiment une bonne période (chance peut-être ?). Il y a du bleu dans le ciel, du blanc dans le ciel et sur les montagnes, les torrents débordent (avec quelques ponts défectueux ...) et les fleurs éclatent au soleil.

Apparemment la météo nous est clémente, alors que le reste de la France peine sous les orages. C'est quand même mieux pour marcher. Les trois fois qu'il a plu, mon parapluie a suffit. J'ai même trouvé le moyen de l'attacher et d'avoir les mains libres pour les bâtons (que je bénis tous les jours). Sans vent, le parapluie est parfait.

En ce qui concerne les bâtons, je ne voudrais plus m'en passer. J'apprends tous les jours de mieux pousser dessus, ce qui me permets dans les légères montées de piquer une pointe de vitesse. Par contre, dans les descentes ils me servent juste à l'équilibre. Le sac est trop lourd pour essayer de "courir" dans les descentes.

Je suis curieux de voir ce qu'on va manger ce soir : un breton tenant un refuge italien ....

Bon passons, c'était pas fameux mais nourrissant !!!!

13 juin :

15h30 Maljasset, 1901 m, nuages et pluie.

Le tonnerre gronde, il commence à pleuvoir. Mais je suis bien à l'abri à la Maison des Hôtes de Maljasset. Cette maison est un vrai paradis. Un de plus à découvrir été comme hiver.

Ce matin, à Chiappera (prononcez Kiappera) lever 7h00, Dominique le suisse (toujours le même) me laisse partir seul car sa tendinite ne va décidément pas mieux. Il espère que, après 24 heures, cela ira mieux. J'espère pour lui, déjà que Grégoire nous a donné des nouvelles : biceps déchiré, il abandonne pour un mois la Via Alpina. Il est rentré chez lui à Condamines-Montjoie.

Donc départ à 8h15, seul, pour 1000 m (et des poussières) de montée. Trois heures plus tard, je suis au col de Mary (2643 m). Cela m'a semblé long. Il faut dire qu'à chaque bosse, on espère le voir mais il se cache vraiment jusqu'au dernier moment. Vingt minutes plus tard, je suis en dehors de la neige du côté nord. Je ne me suis pas beaucoup enfoncé et je n'ai toujours pas utilisé les raquettes. Je tâcherai de les revendre à Ceillac. En descendant, j'ai croisé un monsieur (bof) mais aussi une dame qui faisait son jogging à plus de 2300 m d'altitude. Elle m'a bien sûr dépassé à la descente vers 200 m. C'est l'aide-gardien du refuge CAF de Maljasset encore fermé pour le moment. Tant pis pour eux, tant mieux pour moi qui découvre cette maison d'hôtes tenue par un jeune couple avec deux petits enfants. Comment font-ils ? C 'est un vrai bijou et le tout pour 42€ en demi-pension.

La formule chambre et table d'hôtes est quand même celle que je préfère. Le cocooning et les échanges possibles sont bien agréables. Deux belges de Braine-l'Alleud et trois allemands-brésilens (je dirais plutôt : germano-brésiliens !!!) ont partagés le souper avec les proprios et moi. Le belge est là pour se préparer au Kilimandjaro, qu'il va faire fin du mois. Le couple brésilo-allemand (et hop on change de sens !!) est en vacances avec leur fils. Repas copieux et papotes ont occupés la soirée. Dodo à 21h30.

14 juin :

7h30, soleil. Après l'orage d'hier soir, le ciel est à nouveau bleu azur.

8h15 démarrage. 10h15 arrivée au Col de Girardin 2699 m, après une montée raide de chez raide. La descente en neige a été un peu difficile car la neige est molle. Un superbe lac, le lac St Anne, me permet de faire quelques photos. Il y a de plus en plus de gens sur le chemin.

Bon le Mercantour sauvage, c'est fini. Vive le Queyras !

18h45, Gîte les Baladins. Les rencontres se suivent et ne se ressemblent pas. Le temps de faire un tour au village vers 14h30 et zou une australienne, Suzanne, débarque dans le dortoir. Je me remets à l'anglais. Heureusement l'anglais australien est plus compréhensible que l'anglais normal (sans parler de l'américain). A moins qu'elle ne fasse un effort pour parler correctement. Quelques temps après, un jeune couple s'installe également dans le dortoir. La plupart des gens font des randonnées régionales. Peu sont sur la Via Alpina.

J'ai eu des nouvelles de Dominique. Il est arrivé à Maljasset. Peut-être me rattrapera-t-il demain ? Demain, la météo est mauvaise. Je ne m'en inquiète pas puisque je fais une journée de repos.

J'ai fais un gros envoi de photos cet après-midi. Au café "Le Pourquoi", accès internet gratuit, une bonne Duvel en prime. C'est le centre de retrouvailles des guides et moniteurs de parapente. Dommage que la météo est mauvaise sinon je me serais bien laissé tenter pour une journée.

15 juin :

8h41. Le gîte les Baladins est bien pas cher (je sais pas s'il a voulu dire "bien peu cher" ???) 35,50 € la demi-pension. Il a une capacité de 80 personnes. Alors, hier soir au souper cela faisait du bruit pas possible. On parle sur le dos des jeunes mais les plus de soixante ans savent piailler aussi ( surtout les femmes). Cela me change de l'ambiance de la maison d'hôtes de Maljasset. Enfin, les voilà presque tous partis, le calme revient. Je vais me reposer et organiser la suite de mon programme. J'ai toujours quatre jours d'avance et un petit tour au pied du Mont Viso me tenterait bien.

Comments

[Jean-Mi]

On s'est fait désirer. Apparement tu tiens la distance, même mieux que ça ! En aurais-je douté ?
Bonne Promprom et à bientôt pour la suite.